Comment se débarrasser de l’acné grâce à la naturopathie ?
L’acné est l’une des maladies de peau les plus répandues à travers le monde. La forme la plus connue est celle qui apparaît à l’adolescence, lors des fluctuations hormonales. Mais de plus en plus d’adultes et surtout de femmes souffrent d’acné tardive.
Mais quelles en sont les causes ? Existe-t-il des solutions naturelles pour venir à bout de ces comédons ? Dans cet article, vous découvrirez comment se débarrasser de l’acné grâce à la naturopathie.
Qu’est-ce que l’acné ?
Une inflammation du follicule pileux
Un follicule est composé d’un poil, auquel est rattachée une glande sébacée, qui sécrète le sébum. En règle générale, il s’écoule de manière fluide au travers des pores de la peau. Pour schématiser, l’acné apparaît quand le sébum ne parvient plus à sortir correctement. Des cellules mortes obstruent alors les pores venant créer un environnement favorable au développement d’une bactérie qui se multiplie de façon anormale. Ceci provoque des lésions cutanées visibles au niveau de certaines zones du corps.
Les différentes formes d’acné
Cette maladie cutanée se retrouve de différentes façons :
- L’acné du nourrisson : elle est transitoire et survient dans les premiers mois de vie chez 20 % des bébés. Elle serait due à la stimulation des glandes sébacées par les hormones androgènes de la maman.
- L’acné juvénile : elle touche environ 80 % des adolescents.
- L’acné rosacée : elle apparaît autour de la quarantaine associant la présence de comédons et de couperose.
- L’acné iatrogène : elle est liée à la prise de certains médicaments.
- Une dernière forme d’acné est rattachée à l’utilisation de certains produits cosmétiques venant obstruer les pores et bloquer la peau dans son rôle d’émonctoire.
L’acné siège principalement sur la zone du visage (95 % des personnes acnéiques). Les autres régions du corps qui peuvent être atteintes sont le dos, le cou et le thorax.
Sa sévérité s’évalue en fonction du type de lésions : hyper séborrhée, comédons ouverts ou points noirs, comédons fermés ou microkystes, pustules, kystes, etc. Dans le cas de lésions profondes, l’acné peut laisser des cicatrices qui peuvent impacter l’estime de soi.
Les causes de l’apparition des boutons
Les différentes origines
L’inflammation du follicule pileux, caractéristique de l’acné, peut provenir :
- D’un excès de sébum.
- D’une hyperkératinisation du follicule.
- D’une surinfection.
- une alimentation riche en produits sucrés, raffinés, ultra-transformés ;
- une alimentation riche en additifs, pesticides… ;
- un manque de vitamines et minéraux (zinc, oméga-3…) ;
- pas assez d’activité physique ;
- l’utilisation inadéquate de produits cosmétiques ou de ménage ;
- la prise de médicaments ;
- la prise de pilule contraceptive ;
- le manque de sommeil ;
- le stress chronique ;
- la pollution de l’air ;
- un microbiote déséquilibré ;
- …
Ce dernier devient plus épais, difficile à évacuer et obstrue alors les pores de la peau. Les hormones mâles ou androgènes, si elles sont sécrétées en excès, peuvent provoquer cette hyperséborrhée. Elles proviennent des testicules chez l’homme et des ovaires et des surrénales chez la femme. C’est ce que l’on observe à l’adolescence. À cette période de la vie, l’acné résulte de fluctuations hormonales qui vont, dans la grande majorité des cas, s’atténuer dans les mois ou années qui suivent le début de la puberté.
La kératine est une sorte de ciment qui assure la cohésion des cellules de l’épiderme, si elle est trop abondante, elle peut boucher le follicule et créer les fameux points noirs.
En cas de manipulation des comédons ou de facteurs tels que le stress, la fatigue, l’exposition au soleil, etc.
L’hygiène de vie : un facteur qui influe sur l’acné
Au-delà des déséquilibres hormonaux qui perturbent la production et l’élimination de sébum, le mode de vie peut aggraver la situation ou retarder la guérison de l’acné :
La peau : un émonctoire indispensable pour notre santé
Pourquoi des comédons se forment ?
La peau fait partie de ce que l’on appelle en naturopathie, un émonctoire. C’est un organe qui a pour mission d’évacuer les déchets du corps. Ils peuvent être produits par l’organisme lui-même (toxines) ou bien venir de l’extérieur (toxiques). La sortie se fait, soit par la sueur, via les glandes sudoripares ; soit par le sébum, via les glandes sébacées. Parmi les cinq émonctoires du corps, la peau vient souvent en relais du foie et des reins. Lorsque ces derniers sont surchargés (par la prise de médicaments par exemple, ou par une alimentation déséquilibrée), le corps ne parvient plus à expulser les toxines et toxiques accumulés. Des maladies de peau apparaissent alors.
C’est la raison pour laquelle l’alimentation, la prise de médicaments ou encore le stress agissent sur le développement de l’acné. Ces facteurs sursollicitent les émonctoires (foie, intestins, reins) qui, une fois surchargés, vont passer le relais à la peau. De plus, une alimentation riche en produits raffinés et ultra-transformés est pro-inflammatoire pour l’organisme. Cela vient donc renforcer l’inflammation cutanée observée dans le cas de l’acné. Notons que l’acné ne touche pas les communautés de chasseurs-cueilleurs éloignées du mode de vie occidentalisé [1]. Cela montre une fois de plus l’importance de notre environnement sur la qualité de notre peau.
Le microbiote intestinal : un facteur-clé pour l’épiderme
Un autre aspect à ne pas négliger est la santé de nos intestins. En effet, une publication de 2001 a étudié un groupe de personnes souffrant d’acné sévère et à découvert que 54 % d’entre elles avaient une dysbiose intestinale [2]. Leur microbiote présentait un déséquilibre bactérien notable. S’en sont suivies de nombreuses études montrant la bidirectionnalité de l’axe intestin-peau. En effet, on sait aujourd’hui que le microbiote intestinal module la fonctionnalité et la composition du système immunitaire inné et adaptatif et vice versa. Autrement dit, un microbiote intestinal déséquilibré agit de façon négative sur la pathogenèse des maladies cutanées inflammatoires comme l’acné.
Ces données indiquent qu’une modulation du microbiote intestinal à l’aide de probiotiques peut potentiellement influencer l’apparition et l’évolution de l’acné. Des études in vitro ont montré que des probiotiques administrés par voie orale exercent leurs fonctions bénéfiques via la modulation du microbiote intestinal. Ils génèrent une réponse anti-inflammatoire, restaurant ainsi l’intégrité intestinale. Les probiotiques topiques agissent aussi sur l’inhibition de la croissance de la bactérie C. acnes, responsable de la prolifération des lésions acnéiques [3].
Bien que l’acné soit multifactorielle, le recours aux probiotiques est une voie intéressante de traitement que les chercheurs continuent d’étudier [3].
Les particularités de l’acné à l’âge adulte
L’hyperandrogénie en cause, mais pas que
Plusieurs études, dont une de 2008 [4], affirment que l’acné « tardive », c’est-à-dire au-delà de 25 ans, touche plus souvent les femmes que les hommes (environ 25 % d’entre elles seraient touchées). Les signes cliniques sont assez caractéristiques. On observe des comédons et/ou kystes principalement sur la zone inférieure du menton et dans le cou. L’étiologie de l’acné tardive est controversée : même si l’excès d’hormones androgènes est pointé du doigt comme cause majeure, il y aurait également un fort impact venant de facteurs extérieurs tels que les cosmétiques, les médicaments, le tabagisme, le stress et l’alimentation [5].
L’hyperandrogénie, qui est une des causes de l’acné tardive, se retrouve également chez les femmes atteintes du Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) [6]. C’est la raison pour laquelle la grande majorité d’entre elles est aussi concernée par l’acné tardive en plus des autres symptômes comme la perte de cheveux et l’hyperpilosité. La cause de cette hyperandrogénie chez les femmes souffrant de SOPK est la résistance à l’insuline et l’inflammation chronique. Ces deux problématiques sont donc à traiter en priorité pour diminuer l’acné. Voilà pourquoi la modification des habitudes alimentaires (aliments à IG bas, anti-inflammatoires) et la gestion du stress sont des éléments clés dans la guérison de l’épiderme
Le point sur les pilules utilisées contre l’acné
Comme nous l’avons vu, ce sont les ovaires (et les surrénales) qui produisent les hormones androgènes chez la femme. En excès, elles favorisent l’apparition des boutons. En fournissant des hormones de synthèse, la pilule « fait croire » à nos ovaires qu’il n’y a plus besoin d’en fabriquer. Ils se mettent donc au repos, diminuant ainsi la production d’hormones et baissant la production de sébum. Résultat, l’acné disparaît. Alors, remède miracle ? Pas vraiment, car ici on ne règle pas la cause du problème : le déséquilibre hormonal. Donc à l’arrêt de la pilule, l’acné va de nouveau faire son apparition.
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Se débarrasser de l’acné grâce à la naturopathie
En naturopathie, on applique le causalisme, c’est-à-dire la recherche de la (ou des) cause(s) originelle(s) (la cause, de la cause de la cause). Dans le cas de l’acné, on cherche donc à identifier quels sont les facteurs responsables de l’inflammation du follicule pileux ainsi que les sources aggravants le phénomène.
Nous l’avons vu, il peut s’agir de dérèglements hormonaux, d’une mauvaise hygiène de vie ou bien encore d’une réaction de l’organisme à la prise de certains médicaments.
La règle n° 1 est donc d’investiguer sur les origines. Une fois ces facteurs identifiés, votre naturopathe propose un protocole détaillé des moyens à mettre en œuvre pour les éliminer. Pour cela, il fait appel aux différentes branches que constitue la naturopathie : conseils hygiéno-diététiques, micronutrition, oligothérapie, phytothérapie, gemmothérapie, technique de gestion du stress, etc.
En parallèle, il peut également proposer des techniques pour soulager les symptômes de façon plus immédiate. Dans ce cas, l’aromathérapie est souvent préconisée.
Ce qu’il faut retenir
Qu’elle soit sévère ou transitoire, l’acné a un retentissement psychosocial qu’il ne faut pas négliger. Nos modes de vie modernes, éloignés de la nature, centrés sur la performance et la vitesse, ne sont pas adaptés pour répondre aux problématiques de peau. Les traitements conventionnels proposés sont efficaces à court terme. Ils répondent à ces attentes de réussites rapides (mais peu individualisées), mais ne traitent pas la cause.
La naturopathie, par son approche causaliste, va permettre de chercher des solutions sur le long terme, plutôt que de réprimer simplement les symptômes. Les résultats seront plus lents, mais plus durables dans le temps.
N’oublions pas que la peau est le reflet de notre bien-être intérieur. En prendre soin, c’est donc tout simplement redonner de l’importance à son corps tout entier en privilégiant une santé holistique.
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Article co-écrit avec Emilie Gauvrit, naturopathe.
Qui suis-je ?
Isabelle Le Brun, naturopathe, professeure de yoga et créatrice du programme Souveraines.
Je vous accompagne sur Vannes et en ligne pour mieux vivre vos émotions, être pleinement dans votre corps et en harmonie avec votre cycle menstruel.
Sources
[1] Moradi Tuchayi, S. ; Makrantonaki, E. ; Ganceviciene, R. ; Dessinioti, C. ; Feldman, S.R. ; Zouboulis, C.C. Acne vulgaris. Nat. Rev. Dis. Primers 2015, 1, 15029.
[2] Volkova, L. A., Khalif, I. L. & Kabanova, I. N. [Impact of the impaired intestinal microflora on the course of acne vulgaris]. Klin. Med. (Mosk.) 79, 39–41 (2001)
[3] Sánchez-Pellicer, P.; Navarro-Moratalla, L.; Núñez-Delegido, E.; Ruzafa-Costas, B.; Agüera-Santos, J.; Navarro-López, V. Acne, Microbiome, and Probiotics: The Gut–Skin Axis. Microorganisms 2022, 10, 1303. https://doi.org/10.3390/microorganisms10071303
[4] Collier CN, Harper JC, Cafardi JA, Cantrell WC, Wang W, Foster KW, Elewski BE. The prevalence of acne in adults 20 years and older. J Am Acad Dermatol. 2008 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17945383/
[5] Rocha MA, Bagatin E. Adult-onset acne : prevalence, impact, and management challenges. Clin Cosmet Investig Dermatol. 2018 Feb 1;11:59-69.
[6] Uysal G, Sahin Y, Unluhizarci K, Ferahbas A, Uludag SZ, Aygen E, Kelestimur F. Is acne a sign of androgen excess disorder or not? Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2017 Apr;211:21-25.
