Prendre sa température en symptothermie : tout savoir

Confirmer l’ovulation avec la courbe des températures

La symptothermie, késako ? Si vous n’avez jamais pratiqué, j’imagine bien que vous ne devez pas comprendre grand chose à cette histoire de thermomètre et de courbe des températures. En fait, c’est une technique d’observation du cycle qui vous permet de déterminer grâce à 3 indicateurs, votre fenêtre de fertilité. La température est l’un des 3 indices utilisés pour valider votre ovulation (combinée avec l’analyse de la glaire cervicale et du col de l’utérus).

Vous découvrez la méthode symptothermique ? Je vous invite à lire l’article complet sur le sujet : la symptothermie, un moyen de contraception naturel.

Comprendre le bal hormonal

Revenons à la base : votre température varie en fonction des hormones présentes à chaque phase du cycle. Mais comment repérer ces fluctuations ?

Avant l’ovulation, votre corps est imprégné d’oestrogènes. Ils maintiennent votre température plutôt basse. Mais il n’y a pas de norme à ce niveau là. Une femme peut être à 36 °C, l’autre à 36,7 °C, chacune est différente.

Ça n’est qu’une fois la période ovulatoire passée, que votre température va monter. Comment c’est possible ? Grâce au follicule qui contenait l’ovule. Il va dégénérer et devenir un corps jaune. Et c’est lui, ce corps jaune, qui va sécréter la progestérone et faire grimper la température. Lorsqu’elle est en hausse de 0,3 à 0,5 degrés, on peut conclure que l’ovulation a eu lieu. C’est la fin de la période fertile. N’oubliez pas que la chaleur corporelle est aussi plus basse le matin et augmente au fil de la journée. Vous devrez donc relever votre température à heure régulière (du moins au début, si vous êtes novice).

Et ensuite, que fait-on des données collectées ? Vous les notez sur votre cyclogramme papier ou sur votre application mobile. En les reliant chacune entre elles, vous obtiendrez à la fin de votre cycle un graphique, que l’on appelle la courbe des températures.

▶ À lire aussi : les outils indispensables pour pratiquer la symptothermie

Mais pourquoi un thermomètre à double décimale ?

La symptothermie, c’est très subtil. Je vous donne un exemple concret.
Admettons que vous utilisiez un thermomètre basal à deux décimales (deux chiffres après la virgule). À J1, votre température est de 36,34, mais avec votre thermomètre classique, qui arrondit tout, cela revient à 36,3. Le lendemain, à J2, il affiche 36,61 et sera arrondi à 36,6.

Au final, avec un thermomètre classique, vous seriez à +0,3 degrés, ce qui serait suffisant, en fonction des autres signes, pour valider une ovulation. D’où l’importance d’avoir un thermomètre basal plus précis que le vieux qui traine dans votre trousse à pharmacie (oui, ne tentez pas l’affaire, j’ai déjà testé pour vous !).

Voilà, ça, c’est pour la théorie. Mais ensuite, au quotidien, comment ça se passe ? Je vous donne tout de suite mes conseils pratiques pour devenir une maestro du thermomètre (ok là je m’enflamme peut-être un peu).

Ce qu’il faut retenir pour prendre sa température en symptothermie

Les 5 règles d’or

👉 Règle n° 1 : Utiliser le même thermomètre tout au long du cycle. D’un appareil à l’autre, les résultats varient et on l’a vu, en symptothermie, tout est affaire de précision.
👉 Règle n° 2 : Prendre sa température le matin au réveil, toujours à heure fixe. Et si vous avez besoin d’une grasse matinée, pas de soucis : au fil des cycles, vous verrez si votre température augmente ou non. C’est avec le recul que l’on peut définir son « profil de température ». Vous pourrez alors ne la relever qu’une dizaine de jours par mois.
👉 Règle n° 3 : La relever le matin, après une nuit d’une durée minimum de 5 heures. Et c’est à faire AVANT de vous lever. Si vous êtes sortie du lit 1 heure plus tôt pour aller aux toilettes, ça ne fonctionnera pas.
👉 Règle n° 4 : Privilégier la voie interne : au niveau vaginal ou rectal, pendant au moins 3 minutes. Vous pouvez aussi essayer la prise dans la bouche, selon vos préférences.
👉 Règle n° 5 : Tenir compte dans vos observations des perturbations type : sommeil court ou interrompu, changement d’environnement, repas pris tard et lourd, alcool, coucher tardif, fiesta.

Nous sommes toutes différentes et nos rythmes de vie aussi. Observer son cycle peut être plus contraignant pour certaines que pour d’autres. Pour vous montrer concrètement comment ça marche, je vous propose une immersion dans le quotidien de Martine.

Exemple d’une journée type d’observation du cycle

Martine est hôtesse de l’air et souhaite avoir un bébé avec son compagnon. Sa température varie beaucoup en fonction de ses horaires mais aussi, des décalages et autres perturbations qu’elle rencontre. Ce n’est qu’après plusieurs mois d’observation et en comprenant SA sensibilité, qu’elle a pu déterminer précisément sa fenêtre fertile. Le choix du thermomètre a eu son importance en raison de son métier.

Pour Martine, une journée classique c’est :
📌 Après une période de repos de 5 heures en continu, elle prend sa température dès le réveil, au niveau vaginal. Au préalable, elle a planifié un minuteur de 3 minutes sur son téléphone. Elle éteint ensuite son appareil. Elle s’en occupera plus tard, au moment du coucher.
📌Dans la journée, qu’elle soit assise ou en mouvement, elle s’interroge : quel est mon ressenti ? Quand elle va aux toilettes et qu’elle s’essuie, elle regarde le papier, elle se demande : est-ce qu’il y a de la glaire cervicale ? Quel est son aspect ?
📌Avant d’aller dormir, elle prend son cyclogramme papier (vous pouvez aussi utiliser une application mobile) et elle note :

• les éventuelles perturbations ;
• la température prise au lever ;
• l’aspect de la glaire cervicale et la sensation qu’elle a remarqué au cours de la journée ;
• si il y a eu une relation ou non avec son partenaire (elle a un projet bébé).

Montre en main, toutes ces étapes lui prennent 5 minutes. L’idée, c’est que cette prise de température ne vous décourage pas et soit la plus simple possible ! Pour y voir plus clair, je vous ai préparé un récapitulatif des derniers thermomètres que j’ai eu l’occasion de tester.

PS : je tiens à préciser que je ne suis pas sponsorisée et que je suis libre de donner mon avis !

✅ Vous souhaitez apprendre la méthode symptothermique ? Je suis conseillère en symptothermie dans le Morbihan. Je propose des consultations à Vannes mais aussi en ligne. Pour prendre rendez-vous : c’est par ici.

Comparatif de 3 thermomètres de symptothermie que j’ai essayés (et des codes promos !)

1. Le Cyclotest lady, le basique !

Pour moi, ce thermomètre, c’est la référence ultime, surtout si vous débutez dans l’observation des cycles. Son prix très abordable vous permet de vous initier sans vous ruiner.

👉 Les avantages

• Hyper simple, très facile d’utilisation. En clair, c’est la même chose que n’importe quel thermomètre sauf que celui-ci est à deux décimales (deux chiffres après la virgule).
• Vous le recevez dans un étui, pratique pour le transporter. Un petit crayon est également fourni, ainsi qu’un cyclogramme papier.
• Votre dernière température est mémorisée. Si comme moi vous n’êtes pas du matin, c’est parfait. Dans ce cas, je préconise de la noter sur votre feuille ou votre application mobile le soir, au moment du coucher.
• Hyper résistant, il est tout-terrain (je sais de quoi je parle, il a été avec moi un peu partout ces derniers mois !).
• La pile est tenace : en un an d’utilisation, je n’ai pas eu à la remplacer une seule fois.
• Vous pouvez l’utiliser par voie buccale, vaginale ou rectale. Retenez qu’on préconise plutôt la prise nterne (vagin ou anus). Mais franchement, tout dépend de votre thermo sensibilité. Je l’utilise dans la bouche depuis plusieurs années et honnêtement, tout va très bien !

Pour aller plus loin, vous pouvez opter pour son grand frère, le Cyclotest My Sense. Il est connecté à l’application mobile (et gratuite !) du fabricant. Ça vous évite le reporting des températures le soir. Par contre, au niveau du budget, il n’est pas tout à fait au même prix.

👉 Les inconvénients

• Le petit bip quand il sonne. Le partenaire qui dort à côté de vous peut être agacé, surtout si vous vous levez avant lui (ça aussi, j’ai testé pour vous !). La méthode secrète, c’est de prendre la température sous la couette pour atténuer le bruit (et se faire mini sauna par la même occasion).
• Si votre sommeil ou votre rythme de vie sont irréguliers, ce ne sera peut-être pas la meilleure option. Car on oublie pas les 5 heures de repos indispensables avant la prise. Dans ce cas, je vous conseille plutôt le trackle, dont je vous parle plus loin.

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2. Le trackle, le thermomètre intelligent

C’est un moniteur de fertilité qui se place dans le vagin. Il est relié à une application de suivi de la fertilité. Pour être honnête, je ne me sentais pas à l’aise au départ de porter cet appareil en interne, car je n’aime pas cette sensation de corps étranger. Et en plus, connecté…Finalement, après quelques jours d’utilisation, j’ai été agréablement surprise par ce thermomètre tout doux, en silicone, bref hyper confort.

Comment fonctionne-t-il ?
Le thermomètre basal mesure la température corporelle centrale dans le vagin en continu pendant votre sommeil. Pour cela, vous devez l’insérer le soir, avant de vous coucher. Au réveil, vous le retirez. Il est possible de le commander avec une ficelle pour être plus à l’aise lors du retrait. Les données de températures récoltées pendant la nuit sont transmises à l’application. Mais je vous rassure, il n’y a pas d’ondes bluetooth durant votre sommeil. Ouf ! La transmission des informations s’établit seulement lorsque le thermomètre est posé sur son support. Il faut cependant le garder pendant 4 heures minimum pour obtenir le chiffre le plus basal.

Pour ne pas oublier de le porter, mon conseil c’est de le laisser dans votre salle de bains. Comme ça, vous y pensez au moment du brossage de dents le soir. Prenez le temps aussi de bien le rincer avant de le reposer le matin.

👉 Les avantages

• La mesure de la température se fait en continu donc plus précis qu’une seule prise le matin au réveil.
• Le lien avec l’application qui vous donne une vision globale de vos températures. Elle vous permet aussi de renseigner d’autres informations comme la glaire cervicale et les perturbations. C’est donc une très bonne base pour pratiquer la symptothermie.
• Pour moi, c’est le thermomètre idéal si vous ne pouvez pas prendre votre température toujours à la même heure. Même si votre sommeil est entrecoupé ou décalé (travail de nuit, jeunes mamans), le trackle pourra tout de même évaluer la température la plus basse. Seul impératif : respecter les 4 heures de repos continu.
• Et il ne bip pas ! Ça peut être un gros plus si vous êtes en couple et que ce son réveille votre partenaire.

👉 Les inconvénients

• Si vous êtes en mode conception, j’avoue que ce n’est pas l’idéal de porter un thermomètre dans le vagin toute la nuit (je pense que vous voyez pourquoi).
• Si comme moi votre flore vaginale est assez sensible, installer un corps étranger peut accentuer son déséquilibre. Si vous êtes sujette aux mycoses et vaginoses, il faut bien y réfléchir. Notez bien que je n’ai pas assez de recul pour avancer quoi que ce soit, je vous fais part seulement de mon expérience. Malgré tout, c’est important d’écouter ses sensations (et pas ses peurs !).
• Sa batterie est au lithium avec une durée de vie de 2 ans et son coût est assez élevé : 199 euros.

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3. Le Cyclo Test My Sense

C’est le dernier que j’ai testé. Contrairement à son petit frère, celui-ci est connecté et relié à une application (gratuite) du même nom.

👉 Les avantages

• Vous connectez le bluetooth à l’application quand vous voulez. Il garde en mémoire jusqu’à 30 températures donc vous n’êtes pas obligé de relier tous les jours les données à votre mobile. Ce qui est un bon point pour éviter de scroller sur le téléphone dès le matin !
• Vous pouvez choisir votre interface sur l’application, soit en mode désir d’enfant, soit en mode contraception.
• Vous avez la possibilité également d’entrer vos symptômes d’ovulation, comme la consistance de la glaire cervicale ou les facteurs perturbants. Ce qui vous permet de l’utiliser dans le cadre de la méthode symptothermique.
• Quoi d’autre ? J’ai aussi beaucoup aimé l’interface des températures qui s’affichent au fur et à mesure sur le graphique. L’application est personnalisable. Vous pouvez moduler votre tableau en ajoutant des informations supplémentaires : alimentation (parce que ça a aussi son importance !), rapports sexuels, humeurs, etc.

👉 Les inconvénients
Son prix relativement élevé. Donc un thermomètre à réserver seulement si vous êtes certaine de pratiquer la symptothermie sur une longue durée.

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Pour résumer

La température, c’est avant tout affaire de précision et de régularité. Si vous ne deviez retenir que 3 choses de ce comparatif, ce serait :

1. Déterminez quel investissement financier vous êtes prête à consacrer. Êtes-vous certaine de pratiquer jusqu’à la ménopause ? Ou bien est-ce seulement le temps des essais bébé ? Êtes-vous encore en période de test et en train de tâtonner sur ce qui vous convient le mieux ?
2. Choisissez le thermomètre qui correspond le plus à votre sensibilité. Si vous aimez prendre votre température par voie orale, alors le trackle ne sera pas la bonne option. Par contre, si vous travaillez de nuit, là ce sera idéal.
3. Tenez compte de votre mode de vie. Posez-vous les questions suivantes : pouvez-vous prendre votre température à heure fixe ? Quelle est la qualité de votre sommeil ? Êtes-vous plutôt papier ou application ?

Vous avez maintenant toutes les clés pour vous lancer sereinement !

Sources :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK564316/
https://www.alternativesante.fr/contraception/la-contraception-naturelle-quelles-alternatives-a-la-pilule
https://www.hug.ch/sites/interhug/files/structures/sante_sexuelle_et_planning_familial/documents/2019_aw_contraception_ou_desir_d_enfant_la_methode_sympto_obstetrica.pdf

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