L’endométriose

Une maladie qui ne cesse d’augmenter

Vous en avez forcément entendu parler : parce que vous même êtes concernée, parce que votre meilleure amie ou votre cousine se bat contre elle depuis des années, ou simplement parce que vous avez eu accès à des articles à ce sujet. Ces dernières années, des associations comme EndoMind, ENDOFRANCE, Endogirls (groupe facebook), mon endo-ma souffrance, et même le ministère de la Santé (!), s’affirment dans une lutte pour faire mieux connaître cette maladie qui toucherait 1 femme sur 10, et surtout pour tenter d’accélérer la recherche médicale à son sujet ainsi que l’amélioration de sa prise en charge qui est malheureusement encore à déplorer. 

En effet, les spécialistes du sujet sont encore trop peu nombreux, et les femmes déplorent le faible taux de gynécologues et autres professionnels correctement formés.

Ainsi, une femme touchée par l’endométriose mettrait en moyenne 7 ans avant d’obtenir un diagnostic… Sans omettre que pendant ce temps là, elle se fait souvent prendre pour une folle (le fameux « c’est dans votre tête »), ou une chochotte.

Mais d’autres éléments expliquent ce diagnostic tardif : beaucoup de femmes font encore de leurs règles un tabou, ou sont conditionnées par leur éducation ou la société, à « souffrir en silence », ce qui ne les encourage pas à consulter.

De quoi parle-t-on ?

Les cellules de l’endomètre (fine paroi qui tapisse notre utérus) migrent à différents endroits du corps alors que cellules ne devraient se développer qu’à l’intérieur de l’utérus.

Ces cellules créent alors des foyers inflammatoires qu’on appelle des lésions, qui vont se comporter comme l’endomètre : elles vont être, comme ce dernier, sensibles aux hormones féminines. Durant le cycle, elles vont ainsi grandir (comme notre endomètre qui s’épaissit durant chacun de vos cycles si vous n’êtes pas sous contraceptif hormonal), saigner (comme l’endomètre qui, s’effondre suite à une chute hormonale et provoque les saignements que vous avez chaque mois quand vous avez vos règles) et laisser des cicatrices fibreuses à chaque cycle menstruel. 

Les femmes atteintes peuvent alors souffrir énormément : règles abondantes, rapports sexuels douloureux, difficultés à concevoir, fatigue chronique…le quotidien peut vite devenir un calvaire, on détaille cela plus loin.

On pense aussi que la génétique, des troubles du système immunitaire, et des expositions environnementales (pollutions, perturbateurs endocriniens…) pourraient entraîner le développement de ces lésions.

Le corps médical recense 3 formes d’endométriose :

L’endométriose superficielle, péritonéale : présence d’implants d’endomètre localisés à la surface du péritoine qui est comme une grande poche qui protège vos organes digestifs (Nb : superficielle ne veut pas dire légère en terme de douleur. De nombreux nerfs en présence peuvent au contraire la rendre plus douloureuse.)

L’endométriome : kyste de l’ovaire caractérisé par un contenu liquidien couleur chocolat

L’endométriose profonde : correspond à des lésions qui s’infiltrent sous la surface du péritoine, à une profondeur de plus de 5 mm. Les lésions peuvent ainsi toucher différents organes : les ligaments utérosacrés, le vagin, l’intestin, la vessie, les uretères, le sigmoïde, côlon droit, l’appendice et l’iléon.

Ce qui doit malgré tout nous rassurer : l’endométriose est bénigne au sens médical du terme, c’est-à dire qu’elle ne met pas en danger vital la personne concernée.

Les symptômes qui peuvent alerter

Les symptômes varient d’une femme à l’autre, toutes ne présentent pas la liste complète de ces derniers. Dans certains cas d’ailleurs, l’endométriose est même asymptômatique (= sans symptômes particuliers) et se révèle lors d’examens spécifiques, comme ça peut être le cas quand on souhaite mettre en route un projet grossesse par exemple. Voici un échantillon de symptômes qui pourraient vous amener à consulter :

Des règles invalidantes 

Il est fréquent que les femmes souffrant d’endométriose aient des règles particulièrement douloureuses (même de forts antalgiques n’y font parfois rien) les empêchant de mener un quotidien « normal ». Travailler pendant leurs règles est, dans de nombreux cas, un supplice.

Pour info, quelques chiffres marquants :

– pour 2 femmes sur 3, l’endométriose a des conséquences négatives sur leur carrière et leur vie professionnelle.

– 53% des femmes interrogées notent une diminution de leur capacité de travail

– 62% d’entre elles décrivent que se lever le matin leur est parfois quasi impossible ; la maladie est imprévisible et entraîne un fort taux d’absentéisme

De fortes voire très douleurs lors de l’ovulation  

Les oestrogènes – un des deux types d’hormones majeurs du cycle féminin – connaissent un pic qui déclenchent cette fameuse ovulation. En principe, ça vous donne la patate, une meilleure concentration, une jolie peau, des envies de projets, de rencontres, une libido UP (grâce à la testostérone qui augmente également légèrement à cette période du cycle…eh oui mesdames, la testostérone c’est pas que pour les mecs)… Bref tout est fait pour vous mettre dans les meilleures dispositions pour séduire et potentiellement assurer votre descendance !

Sauf que pour beaucoup de femmes atteintes d’endométriose, les douleurs et nausées associées font que c’est rarement la meilleure période du cycle, voire pire que les règles. Aoutch.

Rappel d’observation mesdames : l’ovulation, c’est ce moment où votre glaire est épaisse et visqueuse, dont la texture s’apparente à du blanc d’oeuf cru et que vous pouvez observer lors de vos passages aux toilettes (cette fameuse texture glissante quand vous vous essuyez le derrière !) ou dans votre culotte. Elle peut aussi se remarquer par un léger pincement dans votre bas ventre au niveau des ovaires (mais ne veut pas dire non plus que c’est le jour J = seulement que l’ovulation approche!), bien que pour beaucoup de femmes ne souffrant pas de déséquilibre hormonal particulier, l’ovulation passe inaperçue.

Les rapports sexuels sont douloureux, compliqués 

De nombreuses femmes touchées par l’endométriose éprouvent de vives douleurs lors de la pénétration, rendant celle-ci parfois impossible. En médecine, on appelle ces douleurs des dyspareunies. Par ailleurs, il est fréquent d’avoir une perception de son corps pas au top (il nous fait souffrir… donc on n’est pas toujours très copain !) et une fatigue chronique. On peut donc comprendre que la vie intime et sexuelle de ces femmes soit souvent perturbée.

Des douleurs quand vous allez aux toilettes

Lors de la défécation, il est courant que les femmes touchées par l’endométriose aient des douleurs, souvent beaucoup plus prononcées ou aggravées juste avant ou pendant les règles

Des troubles urinaires 

Ces derniers seraient également beaucoup plus prononcés juste avant ou pendant les règles

Des troubles de la fertilité

Les femmes touchées par l’endométriose peuvent avoir du mal à concevoir un enfant selon le lieu des lésions inflammatoires dans leur corps, par blocage mécanique, même si ce n’est pas le cas de toutes, bien heureusement.

En effet, les amas de tissus constitués par les cellules de l’endomètre qui se sont fait la malle à des endroits où elles ne devraient pas être, peuvent représenter un obstacle mécanique à la fécondation. Certaines étude suggèrent aussi que l’utérus des femmes concernées présenterait des caractéristiques génétiques défavorables à l’implantation d’un embryon.

Rappel : votre corps doit se sentir dans de bonnes dispositions pour concevoir un enfant. Or, l’endométriose est un cercle vicieux où les douleurs entraînent une fatigue récurrente voire permanente, avec du stress qui impacte à la fois votre vie sociale, professionnelle, et intime. On peut comprendre que les signaux ne soient donc pas tous au verts pour que la belle machine qu’est votre corps lance un processus de reproduction : au contraire, on est souvent en mode « survie »  quand on est touchée par cette maladie !

Sans parler des blocages mécaniques que la maladie peut engendrer, le stress et l’adaptation permanente que demande l’endométriose est donc à lui seul, un facteur pouvant troubler la fertilité.

J’ai des symptômes, je fais quoi ?

Devant l’un des symptômes cités précédemment, vous vous êtes décidée à consulter votre gynécologue, et vous avez raison. Accrochez-vous, le parcours type de la combattante à la recherche d’un diagnostic ressemble à peu près à ça :

  1. Galérer à trouver un RDV de gynécologue (mais ça c’est un autre sujet)
  2. Le jour de la consultation, vous lui dites que vous suspectez chez vous une endométriose, parce que vous avez de fortes douleurs
  3. On vous répondra sûrement que c’est un effet de mode, ou que c’est quand même normal d’avoir mal (non, au-delà d’un certain seuil, ça ne l’est pas)
  4. La consultation peut s’arrêter là, et vous vous retrouvez avec une simple ordonnance  d’antalgiques. Si c’est le cas et que vous êtes persuadée que quelque chose cloche, changez de praticien et poursuivez vos recherches. C’est malheureux, mais ça arrive 
  5. Si non, on vous posera des questions afin d’approfondir le sujet et d’écarter un diagnostic différentiel (certains symptômes de l’endométriose sont communs à d’autres présents dans des troubles hormonaux différents )
  6. Potentiellement, le ou la gynécologue réalise un toucher vaginal voire rectal afin de détecter des lésions et kystes
  7. Vous pourrez ensemble prévoir une échographie afin de localiser plus précisement les éventuels kystes et cellules de l’endomètre sur les organes colonisés ; mais elles ne sont pas toujours détectables par cette voie là
  8. Si on ne trouve rien, direction au choix : IRM, hystérosalpingographie (radiographie de l’utérus et des trompes), ou coloscanner
  9. En dernière intention, une coelioscopie sous anesthésie générale

Dans quelques années, on espère voir dans nos pharmacies l’EndoTest, un test salivaire élaboré par un laboratoire français, et qui permettrait d’obtenir le diagnostic en quelques jours. A l’heure actuelle, il est encore en phase d’exploration.

Les traitements médicaux classiques

Les traitements proposés ont pour but de soulager les symptômes douloureux avant tout, ou tenter d’éliminer mécaniquement, ce qui pourrait faire entrave à une potentielle grossesse. Les traitements proposés pour les endométrioses douloureuses sont :

  • la prise d’un contraceptif hormonal : la plupart du temps pilule, stérilet, implant
  • un traitement à base d’antagoniste à la GnrH qui vous mettent en ménopause artificielle de façon à éviter d’avoir un cycle menstruel et une production d’oestrogènes. Le but est d’éviter aux lésions de se développer via les fluctuations hormonales que votre corps vit naturellement et qui pourraient occasionner des douleurs
  • la chirurgie, souvent associée avec la prise en pré et post-opératoire d’un traitement ou d’un contraceptif à base d’hormones de synthèse. Elle peut permettre le retrait des lésions mais n’empêchera pas à de nouvelles lésions d’apparaitre

La naturopathie à la rescousse de l’endométriose ?

En naturo’, parce que ça n’est pas notre job, on ne va pas retirer les lésions mécaniquement. En revanche, on va chercher ce qui peut faire le lit de cette maladie : limiter tout ce qui rend un terrain propice à développer ces fameuses lésions : l’inflammation. De nombreuses femmes trouvent ainsi dans la naturopathie une aide qui leur permet de réduire ces douleurs chroniques et d’avoir une meilleure qualité de vie, via des modifications dans leur hygiène de vie.

Alimentation et inflammation :

Ce que l’on mange au quotidien peut apaiser l’inflammation ou la stimuler, c’est pourquoi l’alimentation dans l’endométriose est un pilier. On veillera ainsi par exemple à une glycémie stable, à l’augmentation d’aliments anti inflammatoires, à une muqueuse et une flore intestinale en  bon état, etc.

Libérer la zone pelvienne via le mouvement

Le yoga et notamment le yin yoga, le pilates, les étirements permettent de drainer les liquides via le mouvement qu’ils apportent, et redonnent ainsi de la mobilité aux tissus figés par l’endométriose.

On limitera également toute compression mécanique potentielle en s’assurant que des troubles tels que la constipation soient éliminés.

Gestion du stress, émotions et transgénérationnel

En naturopathie, la vision de la santé est globale, c’est pourquoi le stress, émotions et la symbolique de la maladie nous est chère. 

Stress et émotions 

Pourquoi le stress ? Ce dernier, surtout quand il surgit de façon quotidienne dans votre vie et qu’il devient chronique, est pro-inflammatoire. L’endométriose étant une maladie dite inflammatoire, on cherchera à tout prix à limiter ce dernier. Respirations spécifiques, techniques de relaxation, bains de nature, revisiter ses rythmes de vie et les éléments qui ne permettent pas au corps de se détendre totalement de façon régulière…

Quelle est l’histoire de notre lignée féminine ?

Il nous semble également important d’aller questionner sa lignée de femmes pour mieux comprendre ces douleurs liées au système reproducteur féminin , car dans le ventre de vos grands-mères, sachez que vous existiez déjà à l’état de tissu cellulaire ! En effet, le foetus qu’était votre mère dans le ventre de votre grand-mère enceinte, possédait déjà un système reproducteur immature avec ses futurs ovocytes, parmi lesquels une partie du “futur vous” existait déjà. Et parce que les tissus ont une mémoire cellulaire, vous pourriez porter les traumas et expériences de vie que votre grand-mère, puis votre mère, ont connu.

Aussi, on peut creuser les vies de ces femmes : quel rapport avaient-elles avec leur féminin ? Leur place de femme ? Quelle vision de la femme vous ont-elles transmises ? Est-il possible qu’elles aient subi des violences dans leur histoire de femme ?

Réduction du contact avec les perturbateurs endocriniens. 

Ces derniers peuvent influencer en bloquant, modifiant ou imitant le bon fonctionnement du système hormonal.

Utiliser des soins naturels pour soulager les douleurs : phytothérapie, bouillotte, tisanes, huile de ricin, bains dérivatifs…

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